dimanche 21 septembre 2014.
Chers Frères et Sœurs,
Comment ne pas nous souvenir, il y a maintenant près de 7 ans, de notre première messe à St Charles, avec le Père Laurent Grégoire ? Temps de questionnements et d’inquiétudes face à l’avenir, remise en ordre de cette magnifique église qui s’était peu à peu transformée en salle de spectacle, et tout le travail que vous y avez accompli. Nous pouvons remercier notre archevêque, Mgr Georges Pontier, très soucieux de notre implantation et qui de Lourdes où il se trouvait, me téléphona le soir pour que puisse lui rendre compte de mon installation. Je dois vous avouer que c’est par obéissance stricte que je venais vers vous, et peu à peu se sont tissés des liens, vous assurant à temps et à contre temps, que vous resteriez à St Charles, que cette église était désormais votre église. N’avais-je pas raison ?
C’est dans la confiance que nous avons continué d’avancer, voulant vous servir au nom du Seigneur, restant à votre écoute, agissant pour le bien de la communauté. Merci pour tout et je n’oublie pas de remercier ceux qui ne sont plus là, mais qui sont présents dans ma prière…
Vous allez continuer maintenant avec l’abbé Eloi Gillet qui devient administrateur de votre paroisse, que je félicite et que j’aiderai lorsqu’il me le demandera, mais de loin, pour ne pas empêcher son ministère et avec l’abbé Florent. Ils rejoignent notre secteur pastoral de Prado-Paradis-Corniche, c’est dire, qu’en étant Doyen de se secteur, je suivrai l’évolution spirituelle de votre paroisse.
Notre église, votre église de St Charles, est à l’image de l’évangile de ce jour. Elle se mourrait, du moins le bâtiment était en état d’urgence de réfection, comme le jeune homme mort, fils unique de la veuve de Naïm, dont nous parle St Luc en ce 15ème dimanche, mais Jésus s’est approché et l’a ressuscité. Ce récit touche nos cœurs, et ici après bien des démarches, vous voilà enfin encombré d’échafaudages et de poussière, un temps de difficultés nécessaires, car lorsque la nef où veille la Vierge Marie, Notre-Dame des malades, sera rendue au culte, nous y découvrions des merveilles d’architecture, les murs lavés et restaurés, les plafonds repeints à l’identique de ce qu’ils étaient au 19è siècle. Merci à la Mairie et aux services techniques et merci également aux maçons et aux restauratrices.
En revenant à l’Evangile de ce jour, , malgré notre joie de croire et de témoigner du Christ, nous sommes comme morts, entravés par nos péchés, couchés dans la bière de nos suffisances, recouverts d’orgueil, et comme la veuve de Naïm, la mère de Dieu pleure à nos côtés, comme le fit Marie en apparaissant à ces deux jeunes enfants à La Salette, demandant s’ils faisaient leur prières et s’entendant répondre « guère, Madame » ! Elle leur proposa la conversion du cœur, car les nombreux péchés des habitants du village et le non respect du dimanche faisait qu’elle ne pouvait plus retenir le bras de son Fils, qui pourtant est amour et miséricorde.
Aussi Jésus est là, il se tient à nos côtés et il s’approche de nous comme pour arrêter les porteurs et nous redonner la vie par le sacrement de réconciliation, de pénitence. L’après conversion va nous voir, je l’espère, mettre en pratique, ce à quoi St Paul nous invite : « porter les fardeaux les uns des autres, pour accomplir la loi d’amour du Christ ; ne pas nous lasser de faire le bien et vivre dans et par l’Esprit, cet Esprit-Saint qui nous fait toujours découvrir des chemins nouveaux sur lesquels nous marchons dans la foi et la confiance.
D’ailleurs l’oraison de la messe le souligne : « par ta compassion, Seigneur, de cesse point de purifier et de soutenir ton Eglise afin qu’elle soit toujours guidée par ta providence ».
Cette purification nous l’attendons souvent des autres, nous trouvant pas trop mal dans notre vie quotidienne. Mais alors que la poutre est dans notre œil, nous faisons semblant de ne pas la voir, alors que nous sommes prompt à vérifier si l’autre à toujours sa paille et cette paille nous gêne ! Nous sommes souvent, et moi avec, d’une outrecuidance envers les autres, sans nous souvenir de ce que nous dit le Seigneur : « ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse, ne le fais pas aux autres !
Mais en ce dimanche, le Seigneur nous dit aussi : « je te l’ordonne : lève-toi ! A cette invitation, combien de fois nous sommes-nous relevés, heureux que le Seigneur soit avec nous, qu’il nous pardonne et nous prenne la main ; qu’il nous permette de parler pour dire combien nous l’aimons et que désormais nous garderons dans notre cœur l’invitation qu’il fit à la femme adultère : je te pardonne, mais désormais va et ne pèche plus !
Oui, mettons notre espoir dans le Seigneur Jésus, car il se penche sur nous, il entend notre appel et il met dans notre bouche un cantique nouveau, une hymne à notre Dieu ; c’est ce que nous chanteront à l’offertoire, alors que nous présenterons le pain et le vin qui deviendront son Corps et son Sang.
Oui, nous sommes ce peuple de Dieu en marche, à la rencontre du Seigneur et nous avons la vocation d’être ces guetteurs, ces marcheurs de Dieu, des marcheurs pour la vie, pour que ne s’amenuise pas foi chrétienne, que l’on voudrait voire reléguer dans nos sacristies. Mais dans une sacristie on n’y reste que le temps de s’habiller, de se parer pour le combat spirituel, de revêtir les ornements qui rappellent que nous prenons le monde sur nos épaules pour le porter vers Dieu, puis sortir en une procession qui nous rappelle la marche du peuple de Dieu, afin de prier, de chanter, de témoigner que le Christ est ressuscité et qu’il veut que tout homme et toute femme puissent le louer et témoigner de sa vie éternelle et enfin d’en offrir le sacrifice non sanglant sur son autel et nous nourrir de son eucharistie. Comment alors ne pas ressentir ce besoin de témoigner ?
Ce témoignage c’est ici que vous le puiserez, près du Christ et de Marie, en ce Dieu d’amour trinitaire. Rendez témoignage, soyez unis en famille, rejetez ce qui est indigne de notre vocation de baptisés, participez à plein temps à tout ce que l’Eglise Universelle où notre Eglise diocésaine nous propose. Vous n’êtes pas à part dans le diocèse de Marseille, vous y êtes insérés et c’est en témoignant en continuant de vive de communion, comme vous le faites d’ailleurs, que vous serez trouvés dignes de l’espérance qui est en vous.
St Charles Borromée est un exemple pour nous tous, exemple de fidélité à l’église, exemple d’humilité, que son blason ne cesse de nous rappeler, mais surtout d’obéissance.
Avec l’abbé Eloi Gillet, vous allez emprunter des voies nouvelles et moi je continuerai de vous soutenir dans la prière. C’est cela l’Eglise ! Nous ne sommes propriétaires de rien ; nous sommes des serviteurs, dans la fidélité à notre archevêque, qui une fois le devoir accompli, doivent remercier le Seigneur, car c’est lui qui fait tout.
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde, afin que vous marchiez dans la joie, sous son regard d’amour. Amen.